mardi 1 juin 2010

Oublié dans la jungle...

Les photos qui ont inspiré le diorama :

Le Bombardier B17 est l'un des avions qui ont marqué la seconde guerre mondiale. Je trouve racé, et lorsque l'on a, comme moi entendu le bruit des ses moteurs en vol, on n'oublie plus jamais cet appareil. La seconde photo montrant tous ces avions au cimetierre, en attente d'une mort annoncée m'a donné l'idée de monter le bombardier, dans le but de l'installer dans la jungle où il s'est écrasé au départ d'une mission. J'ai imaginé qu des explorateurs le retrouvaient quelques soixante ans après.


La maquette :
C'est une boîte de chez Academy , à l'échelle 1/72. L'avion est d'une grande qualité bien gravé et très détaillé tant à l'intérieur qu'à l'extérieur.

Monter cette maquette "normalement" ne pose pas de problème majeur mais, ayant décidé d'en faire une épave, la difficulté réside en ce qu'il faut imaginer l'avion dans son état final, et détériorer les pièces en conséquence, avant montage . Il faut avoir une vision précise de ce que sera l'intérieur (on le verra par les trous de la carlingue) comme l'extérieur! Il y a donc beaucoup de travail à la fraise et quelques précautions à prendre, le plastique réduit en poudre n'est pas forcément bon pour les bronches, mieux vaut ne pas l'inhaler ce qui impose le port d'un masque en plus des lunettes... Attention, nous travaillons ici, dans le tout petit ; une loupe s'impose (sauf si vous avez gardé votre regard d'aigle) et un moral à tout épreuve, car détruire une maquette de ce prix n'est pas sans effets secondaires. Il vaut mieux penser "construction négative " que destruction...

La carlingue :


J'ai d'abord ouvert la porte qui n'était que gravée (au scalpel) Pour le reste, la carlingue est encore d'origine, "from the box", comme disent certains. C'est maintenant qu'il faut avoir la vision de ce que sera la bête dans sa jungle. Attention : il n'y a pas de droit à l'erreur! Une fois le plastique enlevé, on ne peut plus revenir en arrière...

Début de découpe à la fraise. Il faut imaginer que l'on verra une partie de l'intérieur et détériorer la carlingue dans ce but.


Soixante ans dans la jungle ont pourri l'avion : début de détérioration de la dérive.

La voilure :

Comme vous pouvez le constater, le travail est réalisé alors que les pièces sont encore sur grappes (c'est bien plus facile, notamment pour les maintenir pendant le passage de la fraise.

L'empennage arrière découpé
Les capots moteurs rongés par le temps...


Première vue d'ensemble ; on peut déja imaginer ce que cera l'épave...

Ce que j'appellerais "le gros oeuvre" étant presque terminé, il faut s'attaquer à l'intérieur de l'appareil. Le poste de pilotage en est la partie principale, avec la soute à bombes...


Les accessoires intérieurs : Il faut, ici aussi, avoir une vision de l'intérieur en ruines : sièges pourris, en partie détruits, tablettes effondrées, cadrans inutilisables, fils arrachés etc. Bien entendu, ce kit n'ayant pas pour vocation de représenter un appareil dans un tel état, aucun fil n'est fourni dans la boîte. Les fils seront donc réalisés avec du fil de cuivre fin, le même aui a servi pour les cables de mon sous marin (voir la rubrique précédente : U-Boot).

Les sièges détériorés, après le passage de la fraise. A droite, un siège encore intact.


Peinture des sièges : marron pour le cuir des coussins, jaune pâle pour la mousse rehaussée de vert mal mélangé de façon à obtenir des reflets plus ou moins marrons-noirs. Marron pâle et aluminium pour les structures métalliques.


Détériorisation des cloisons internes :
Installation des fils électriques "arrachés" :


Installation des fils du tableau de bord :
Le poste du navigateur et du largueur :


Montage du poste de pilotage et mise en peinture de la couche de base, vert US (humbrol beige et jaune citron)

Montage des bombes et détérioration :

J'ai décidé d'installer les bombes dans le soute, comme si l'avion s'était crashé au départ de mission (je sais bien que techniquement, les bombardiers qui se s'écrasaient avec leur chargement armé avant décollage se transformaient générélement en chaleur et lumière, mais ici, c'est un choix personnel).


Mise en peinture du poste navigateur-largueur :

Après assemblage des postes navigateur, pilote et soute à bombes, réalisation de la peinture rouille. elle recouvrira l'ensemble , en effet, soixante ans dans l'humidité, ça ronge un tantinet le métal. la rouille est réalisée avec de la peinture Humbrol 160 marron, du noir mat et du bicarbonate de soude pour obtenir l'effet granuleux de la rouille bien avancée :


Pilote :
Et bien oui, on peut imaginerqque les restes d'un des membres de l'équipage est toujours à bord. Bien entendu, il n'est plus très présentable. j'ai donc pris un pilote américain dans ma boîte à rabiot et je l'ai un peu modifié au scalpel... Voici ce que cela donne :


Début de sculpture...



avec un peu de peinture, on obtient un squelette très convenable...

Peinture :

Les deux demi carlingues étant collées, il s'agit maintenanat de terminer le perçage des trous pour obtimiser la vue de l'intérieur et de procéder à la mise en peinture de l'avion. pour cette couche de base, j'ai utilisé du gris humbrol 64 élangé à de l'aluminium humbrol 11. j'ai ajouté une goutte d'essence à briquet comme diluant.


Début de découpe de la carlingue pour figurer les entretoises apparaissant là où les plaques d'alu ont disparu.,il convient après dédoupàe, de diminuer l'épaisseur de chaque entretoise de manière à avoir l' impression quelles sont bien à l'intérieur de la carlingue, sous les tôles...

Le perçage (à la fraise de dentiste) étant terminé, il convient de jouer sur les épaisseurs des montants laissés apparents
Début de mise en peinture rouille. Attention, l'aluminium ne rouille pas vraiment mais prend en vieillissant, des teintes marron-jaunes avant de finir par se désagréger, c'est du moins ce que j'ai constaté en observant certains avions en stock lorsque j'étais en service. Ici, toutes les nervures ont été passées au marron-vert et essuyées avant séchage. Les ailes sont travaillées de la même manière que la carlingue et les empennages arrières sont collés :


Le temps ronge peu à peu l'aluminium des extrados des empennages. les traces sont faites à l'aide de la fraise de dentiste. Chaque trace sera repeinte avec le même mélenge marron-jaune et vert et essuyée avant séchage (kleenex) :

La verrière : Originellement elle est livrée transparente , il convient de détériorer la partie vitrée, on peut légitimement supposer que toutes les vitres qui étaient en plexi glas n'ont pas résisté au choc du crash ni aux outrages du temps :


Une fois la fraise passée par là, il convient de découper un trou sur le dessus, uniquement pour que la lumière puisse entrer dans l'habitacle. sans ce subterfuge, nous ne pourrions pas voir le pilote, ni le poste de pilotage qui resteraient plongés dans l'ombre. Cependant, on ne peut pas laisser la tole (le dessus de l'habitacle est en tôle d'alu, lui aussi) découpée façon "vitre" les brisures ne sont pas les mêmes. j'ai donc collé à l'intérieur du plafond de l'habitacle, un morceau d'opercule de boîte de margarine et après peinture et séchage complet, je l'ai découpé au cutter, rabattant les pointes tordues vers le haut :

Montage, vieillissement et peinture des ailes (suivant le même procédé que pour le reste de l'avion)


Les moteurs : Les moteurs seront, bien évidemment rouillés (comme l'intérieur du poste de pilotage et les bombes et suivant le même procédé. ils seront également détériorés avant peinture et montage :


Les moteurs rouillés et cassés

Il est temps de s'occuper des hélices et de les tordre. Les hélices de ce type d'appareils étaient métalliques, nous pouvons donc les représenter tordues après le crash!

Ici, un aparté s'impose : lorsque vous voulez réaliser ce genre de dioramas, vérifiez dans votre documentation historique et technique que ce vous faîtes est compatible avec la réalité. En effet, certains avions de chasse comme le TA152 allemand avaient des pales d'hélice en ... bois! Lors d'un crash, le bois éclate, en aucun cas il ne se tord! Le mosquito anglais par exemple était un avion à structre bois! si vous "oubliez" un mosquito quelque part, il ne rouillerait pas! J'appelle cela "les détails qui tuent" il faut absoluement les éviter!

Les capots moteurs et les hélices sont collés après peinture et vieillissement.
Pose des cocardes et usure :


Attention, moment délicat s'il en est! Avant de poser la cocarde humide (et entière) sur la carlingue, je conseille de passer au pinceau une légère couche de vernis mat. La cocarde adhèrera au plastic. Il ne faut pas oublier que cette cocarde va être détruite, découpée tant à l'extérieur qu'en son centre. Poser la cocarde, la découper pour créer l'effet d'usure et repasser une couche de vernis mat au pinceau Ainsi l'adhérence sera définitive. procéder de la même façon pour l'autre cocarde et les marques de dérive.


Je n'ai pas utilisé les décals des trois bandes de fuselage préférant les peindre directement au pinceau. Originellement, ces bendes sont bleu marine ; je les ai peintes en noir mat tout simplement parce qu'avec le temps, les peintures s'assombrissent en s'oxidant.

La maquette est terminée ; le quatrième moteur (à l'extrême droite) a perdu son hélice et le capot est tombé. J'ai momentanément posé l'avion sur un tapis d'herbe...


L'avion étant représenté enfoui dans la jungle, il est inutile de monter les trains ni leurs trappes ; la roulette de queue n'a pas été installée non plus.

il ne reste plus qu'à imaginer, dresser les plans, monter les volumes du diorama, ici un fond de jungle avec , occupant une partie de l'angle gauche : une falaise comportant une route et une cascade...

le support sera en contre plaqué, la falaise en polystirène. je la réalise par strates du bas vers le haut, suivant la méthode des courbes de niveaux que l'on trouve (en observant bien) sur toutes les cartes routières. les plaques seront ensuite sculptées et collées les unes sur les autres .

Préparation de la colline, empilage des strates avant numérotation.

sculpture des strates numérotées à la ponceuse montée sur drémel... Attention, le port d'un masque s'impose (ainsi que celui de lunettes de protection), le ponçage du polystirène produit une poudre très fine qu'il vaut mieux ne pas respirer...


Une fois la colline assemblée et collée (colle spéciale pour polystirène de chez Leroy-Chagrin) et la sculpture terminée ; j'ai passé un lavis de noir mat (humbrol 33) et d'essence à briquet :



le lavis entre dans tous les creux (frotter le surplus avec un mouchoir en papier avant séchage, surtout sur les reliefs).


j'ai appliqué ensuite un gris mat (humbrol 63) et rehaussé les reliefs d'un gris clair (humblor satin 123) :

Dans les creux de rochers, j'ai mis de la colle à bois et saupoudré de la terre, comme dans la nature... Attention, ce n'est pas une montagne, mais une colline, elle fait 20 cm de haut, ce qui correspont , au 1/72 à 18 mètres environ, il y a donc de la végétation, d'autant plus que nous sommes sensés être dans la jungle...




Après la terre, saupoudrage (toujours sur colle à bois) de l'herbe (mélange de trois tons de flocages):



Mais alors, pourquoi mettre de la terre (c'est de la vraie terre moulue) avant puisqu'on ne la verra plus avec l'herbe qui la recouvre? Et bien, je tiens à faire exactement comme dans le nature! de plus, même si cela ne se voit pas, le décors sera perçu différemment, il aura plus d'épaisseur que si j'avais collé directement de l'herbe sur la roche, il fera plus vrai!
Les arbres et buissons :

La récupération de tiges de plantes sèches dans le caniveau du cimetière local (toutes les sources de récupération sont à utiliser pour un modéliste) m'a permis de fabriquer des arbres. J'ai gardé les petites fleurs mortes que j'ai enduites de colle à bois (colle + eau) au pinceau, avant de saupoudrer mon mélange de flocages, dessus et dessous! Il faut plusieurs épaisseurs! donc, sur la première couche de flocage, on remet de la colle et on recommance le saupoudrage, jusqu'à satisfaction... J'ai fabriqué des arbustes en utilisant la même système mais avec des branches de thym séchées...
Les arbres poussant dans des cuvettes de roche emplies de terre, il n'est pas impossible de supposer aue, pour grandir, ils ont développé des récines "aériennes" qui ont perforé la roche pour descendre jusqu'à l'eau (qui sera matérialisée plus tard, en bes de la cascade...


J'ai utilisé des racines du jardin qu'un ami m'a envoyé de Corse, mais vous pourrez sans doute en trouver dans votre jardin . Celles là me plaisaient particulièrement et me serviront à d'autres fins pour ce dio, donc... Les racines sont plantées dans le polystirène et collées (colle à bois) puis collées sur les parois (super glue en gel) pour descendre jusqu'en bas :


Gros plan sur les racines :
A ce stade, un petit essai "à blanc" sur le support, avec l'avion, s'impose :
(à suivre)

2 commentaires:

  1. Bonjour,
    Je suis curieux de voir votre maquette terminée.
    J'ai fait pas mal de maquettes il y a quelques années, dont un diorama de 1.00 m sur la bataille de Berlin au 1/35ème.
    Bonne continuation.

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  2. bonjour,

    excellent, merci pour tout déroulement de cette superbe réalisation qui va aider mon fils à mieux comprendre tout le travail , la minutie qu'il faut mettre en oeuvre pour réaliser un diaporama, avant de se lancer (très modestement) dans sa première réalisation...

    Didier

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